avril 2019
Temps 1 à l’Espace Solidarité Habitat

Faire connaissance avec un lieu, des gens, des missions... Juste à côté de la place de la réunion à Paris, une ruche.

Notre immersion commence, une semaine, de rencontres, d’observation, d’échanges.
Un premier café inversé est proposé, se représenter à l’équipe, expliquer le projet. Des premiers dessins sont faits, visibles sur une nappe de papier dessin, une trace de notre présence.
Le projet est clair dans nos têtes,
nous réalisons qu’il va falloir du temps,
nous en avons : une année.
Crayons, carnets, nous sommes Anouk et moi à l’écoute, c’est parti, allons-y...
Regarder écouter, c’est ce que nous allons faire toute cette semaine, passant du collectif au cas particulier, essayant de comprendre le cheminement, voir les interrogations, deviner les stratégies, ressentir l’accompagnement.
Ressentir

Nous commencerons par suivre les personnes qui travaillent ici...
C’est une ruche,
l’arène est leur engagement.
Un bourdonnement agréable, sauf quand les portes grincent.

L’accueil :
Les gens ne sont pas là par hasard , les gens n’appellent pas par hasard
ils sonnent, ont rendez-vous, reviennent
ils n’ont pas de signe ostentatoire.
Ils, elles sont parfois timides, parlant à voix basse ou pas.
Parfois comme à la maison,
la maison ? l’habitat, le logement, l’habitat indigne,
le mal-logé, l’expulsion, à l’hôtel...
Le coeur de leur venue,
un trajet en plusieurs portes, ouvertes, fermées, grincement...
Sourires, bonjours, bienvenu.e.s,
un café ?
À n’importe quelle heure la cafetière est toujours là, trônant, face à la porte qui doit être fermée, un mot accroché
L’accueil, fauteuils rouges, canapé noir,
très vite nous nous disons que la table basse peut être un support à autre chose que recevoir les journaux du jour et de la veille,
« Tiens Notre Dame a brulé »
« Les trottinettes quel danger ! »
« Non merci pas de café »
Au beau milieu du programme télé de la semaine, des jouets et des documents spécifiques de la F.A.P nous attaquons un paysage, jardins habités, en noir et blanc, futur espace à colorier, gros traits, feuilles légères…des dessins visibles sur une nappe de papier pour proposer un dialogue, une autre façon de faire connaissance.
M.H. attend, elle nous sourit, en pause, son regard fixe le dessin en train de se faire,
nous lui disons « on dessine pour que ce soit colorié ».
Temps suspendu,
je m’arrête, la regarde,
Anouk prend son carnet et dessine ce premier rendez-vous spontané,
bavardage, coup de gueule, elle ne se confie pas, elle nous parle, nous échangeons.
« Cette matinée était magique »

Nous savons que nous ne sommes pas là par hasard.

à suivre...

Back to Top